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Conférence Internationale sur la Croissance Partagée avec l’Afrique

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Conférence Internationale sur la Croissance Partagée avec l’Afrique

Conférence Internationale sur la Croissance Partagée avec l’Afrique : « Ce qui est donc important pour un pays, c’est d’exploiter un avantage compétitif »

Le Ministre de l’Economie et des Finances était l’invité principal de la 3ème Conférence Internationale sur la Croissance Partagée avec l’Afrique qui s’est tenue le jeudi 26 avril 2018, à l’Assemblée Nationale française, sur le thème de “ l’industrialisation de l’Afrique ”.
De retour de Washington où il avait participé aux Assemblées Annuelles de printemps du FMI et de la Banque Mondiale, Dr Boubou CISSE a intervenu lors de la Conférence Internationale sur la Croissance Partagée avec l’Afrique « Industrialiser l’Afrique ». Il a également rencontré des personnalités du monde économique et financier en France.
Organisée par l’ONG internationale Croissance PEACE (Partagée Entre Afrique Chine et Europe), plusieurs personnalités africaines et françaises ont pris part à cette conférence dont l’ancien premier ministre guinéen Lassana Kouyaté, l’ambassadeur du Sénégal en France, le Président du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) Etienne Giros, le député français Guillaume GOUFFIER-CHA ainsi que plusieurs chefs d’entreprises.
Dans son discours, le Ministre de l’Economie et des Finances a axé son intervention sur la nécessité pour l’Afrique de disposer d’une classe d’entrepreneurs afin de bâtir un tissu industriel local dynamique capable de conquérir le monde et le rôle que les états africains devront jouer pour impulser le secteur assez rapidement.
« L’industrialisation, qui se traduit concrètement en création d’industries, est le fait d’initiatives des entrepreneurs. Et sur ce plan il ne faut pas se leurrer, il n’y aura pas d’industrialisation viable qui n’est pas basée sur l’entreprenariat local. L’exemple de pays qui ont réussi leur décollage industriel indique que ces pays ont déterminé les secteurs dans lesquels ils voulaient investir et développer un véritable avantage compétitif. Ils se sont basés sur un tissu national d’opérateurs qui ont travaillé main dans la main avec l’Etat. Ce sont eux qui ont investi dans la durée pour asseoir les bases leur permettant de conquérir le monde. Le sud-coréen Samsung est à la pointe dans son secteur d’activité. Il n’y a rien qui empêche un pays africain d’emprunter la même démarche » a déclaré Dr Boubou CISSE.
La bonne coopération état-entreprises constitue une des clés de réussite de l’industrialisation et le Ministre de l’Economie et des Finances cite les exemples des pays asiatiques, de la France où « les entreprises évoluent dans les secteurs que l’Etat a décidé d’impulser, travaillant en tandem pour définir les axes de recherche et d’innovation et les modalités de la collaboration universités/entreprises ».
Le rôle crucial des états constitue un des facteurs clés de succès pour réussir l’industrialisation de l’Afrique, au bénéfice des populations en matière de créations de richesses et d’emplois.
« Les gouvernements africains devront intégrer cette donne dans la recherche de voies permettant d’asseoir une industrialisation sur des bases solides. Le reste du monde protège son industrie et ses secteurs prioritaires, l’Afrique doit en faire autant. Mais il faut que ce soit une protection efficace, à l’instar de celle qui a été appliquée en Corée du Sud où les entreprises recevaient des incitations si elles atteignaient un certain volume d’exportations. Le gouvernement Macron l’a bien compris puisqu’il cherche à développer un système de financement des startups de façon que les créateurs d’entreprise dans les secteurs de pointe ne soient pas motivés dès le départ par l’idée de se faire racheter par une grosse multinationale qui va ensuite les délocaliser, les absorber ou les tuer parce qu’ils représentent un concurrent potentiellement dangereux. La décision récente d’allouer un budget important pour le développement de l’intelligence artificielle participe de cette logique » explique le Ministre.
Dr Boubou CISSE a également porté la réflexion sur la nécessité de ne pas se focaliser exclusivement sur ce seul indicateur car : « Si jadis la force d’un pays reposait sur son industrie, l’arrivée de l’économie numérique a bouleversé la donne, reléguant au second rang l’industrie au même titre que l’industrie avait relégué l’agriculture au second rang. Ce qui est donc important pour un pays, c’est d’exploiter un avantage compétitif (c-à-d, basé sur le savoir et le savoir-faire qui sont en constante évolution) en lieu et place de l’avantage comparatif basé sur les ressources naturelles et la géographie, concept qui était prédominant jusqu’à l’irruption des technologies de l’information ».
En guise de reconnaissance et pour avoir reçu pour la première fois un ministre en activité lors d’une conférence Croissance Peace et pour la qualité de sa participation, Monsieur Ludovic Emanuely, président de l’ONG Croissance Peace a remis le trophée du « Prix Grand prix Croissance Peace » au Ministre de l’Economie et des Finances du Mali. Par la suite, le député français Guillaume GOUFFIER-CHA remettra également au Dr Boubou CISSE, la médaille de l’assemblée Nationale Française.
En acceptant avec beaucoup d’honneur ces deux prix, le ministre a remercié les organisateurs.
Croissance PEACE (Partagée Entre Afrique Chine et Europe) est une organisation non gouvernementale (ONG) ayant pour principal but de favoriser un partage économique multilatéral entre l’Afrique, la Chine et l’Europe. Elle fut créée par Ludovic Emanuely en 2012 dans le but d'établir une relation « gagnant-gagnant » entre l'Afrique, l'Orient et l'Occident.